Collections
Le musée est consacré aux arts et traditions de l'Afrique de l'Ouest et possède environ 9 000 objets dont environ 300 sont présentés au public de façon permanente.
Le musée offre une large représentation des différentes communautés des pays de l’Afrique de l’Ouest. Une sélection d’environ soixante-dix pièces, essentiellement des masques et sculptures en bois fut présentée en 1967 dans le livre de Michel Renaudeau intitulé « Musée de Dakar. Témoin de l’art Nègre » préfacé par Léopold Sédar Senghor et André Malraux. En 1994, le musée d’art africain offre un catalogue exhaustif de ses collections. Cet ouvrage, produit par Francine Ndiaye, présentait une sélection de quelques trois cent pièces représentatives de l’art de l’Afrique de l’ouest
L’intérêt et l’homogénéité de la collection d’objets Sénoufo est exceptionnel. Ces objets concernent en effet la société Poro ou Lo qui autrefois dominait toute la vie sociale et religieuse de ce peuple d’agriculteurs des confins septentrionaux de la Côte d’Ivoire et dont l’art s’apparente à celui des Bambara et Dogon du Mali. Du Mali on remarquera une belle collection de hauts masques bambara de la société du Tyiwara ou (Chi Wara) qui multiplient les variations plastiques autour du thème de l’antilope, figure centrale du symbolisme de la terre et du soleil. Un bel ensemble de sculpture- masques et statues d’ancêtres des Dogon, habitants des falaises et du plateau de Bandiagara, rappelle les connotations de ces créations plastiques évocatrices de la mort dans une perspective de résurrection et de fécondité.
L’art des Baoulés est également bien représenté. On retrouve dans leurs sculptures en bois la préciosité et la symbolique des pièces d’orfèvrerie des Ashanti du Ghana. Les Bobo de la Haute Volta (actuel Burkina Faso) sont aussi représentés à travers leurs masques polychromés zoomorphes et anthropomorphes de la société Do - nom commun au génie de la nature et à la société d’initiation - qui interviennent dans les rituels de passage à l’âge d’homme. La sculpture des peuples pêcheurs et riziculteurs du littoral guinéen, Baga, Nalou, Landouman, est représentée aussi dans toute sa variété morphologique. Les Kissi de la Guinée sont connus comme des amateurs d’art par leurs pierres sculptées dont l’aire d’extension déborde largement le pays Kissi. On trouve de ces pierres sculptées en Sierra Léone notamment en pays Mende d’où provient également l’exceptionnelle collection de masques-heaumes de la société du Bundu ou « école des femmes ».
L’art de cour de l’ancien Dahomey actuel Bénin est représenté dans les collections par des tentures au riche décor appliqué de couleurs vives, par des récades et du mobilier. Du Nigéria oriental, masques Ijaw, statues d’ancêtres Ibo, masques Ekoï couverts de peau d’antilope témoignent de la prolifération des styles, de l’extraordinaire variété plastique d’une des régions du Nigéria. La présence du Cameroun est modeste dans les collections, mais laisse deviner l’importance accordée aux arts par les Bamoun et les Bamiléké. La création esthétique patronnée par la royauté de Foumban et par les chefferies bamiléké a permis le développement d’écoles artisanales talentueuses que rapprochent leur commune utilisation des techniques de la ronde bosse, un même souci du décor et enfin une tendance similaire à l’interprétation familière des images proposées par la nature.
Il faut savoir aussi qu’une partie des collections du musée est consacrée aux cultures matérielles des différentes régions du Sénégal. La belle part est réservée à la Casamance : masque du Koumpo du pays diola, les gigantesques tam-tams Floup, poterie, vannerie, sièges. Des bijoux wolofs et toucouleurs, des objets sérères et bassari sont représentés, témoignant de l’habileté et du talent des artisans du Sénégal.
Sources :
Francine Ndiaye, Musée de Dakar : Arts et Traditions artisanales en Afrique de l’Ouest (Edition Sepia), 1994Michel Renaudeau, Musée de Dakar. Témoin de l’Art Nègre (Editions delroisse), 1967