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© Exposition Teg Bet Gestu Gi

Nos expositions

Mber yi (la lutte) de Louis Barthélémy

Du 22 décembre 2022 au 23 Janvier 2023

Le musée Théodore Monod d’art africain de l’IFAN Ch. A. Diop célèbre la création contemporaine en dialogue avec le patrimoine historique. Son but est de conserver les traditions ancestrales réactualisées dans de nouveaux dispositifs de médiation. Exhumer la mémoire des savoirs passe par des voix diverses capables de porter les échos du passé dans une pluralité de points de vue dont, seul, le travail créateur garde le secret. C’est dans cet esprit que le musée accueille les toiles appliquées de Louis Barthélémy qui ré-enchante le textile en se fondant sur la lutte sénégalaise (làmb en wolof). Le textile est un art de l’enchevêtrement de formes complexes et de fils tendus dont la pratique résonne avec l’art de la lutte, entrelacement de corps, torses éclatants soumis à la pression, où se cachent des symboles qui puisent leur énergie dans des traditions mythiques.

La lutte est à la croisée de plusieurs univers : tradition et performance oratoire, sport et business, mysticisme et technique des corps. Mais la lutte, dit-on, ne commence jamais dans l’arène. Elle s’y concrétise. Car ailleurs, la veille, un autre combat a déjà eu lieu dans les incantations et les rituels sacrés, quelque part entre les cauris et la cola, le sang et le lait. Le jour même, elle se poursuit sur les racines du sol et dans les gestes performatifs. La lutte est un art du corps. Corps entrelacés, souffle, fureur, muscles et sueur ; et l’élégance dans les pas de danse. C’est un art du verbe à travers le bàkku (autolouange du lutteur) qui a écrit les plus belles pages de ce sport quand les costumes de parade ancraient des identités fortes dans les terroirs. Mais la lutte avec frappe a fini d’introduire un business succulent qui transforme en oripeaux les superbes lambeaux de pagnes tissés ceints à la taille des lutteurs, remplacés par des blouses luisantes et chaussures dernier cri. Les enjeux financiers ont dissipé le rituel qui transfuge dans le cérémonial des combats de boxe.

Au Musée Théodore Monod, les tableaux de Louis Barthélémy « luttent » avec les textiles traditionnels des collections patrimoniales. Mais dans cette partie entre patrimoine historique et création contemporaine, le verdict est d’avance connu. C’est le textile qui en sort vainqueur à la mémoire de cette tradition sénégalaise affranchie des saisons et des terroirs.

 

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© Exposition Teg Bet Gestu Gi

Dieter Nuhr - Entouré de lointains

Du 2 novembre au 17 décembre 2022

Le musée Théodore Monod d’art africain de l’IFAN Ch. A. Diop est représentatif des modes de vie de plusieurs sociétés africaines. Avec plus de 9000 pièces faites à base de matériaux divers (textile, cuir, métal, bois, vannerie, etc.), sa collection couvre une bonne partie du continent africain dont elle documente les cultures, les arts et les savoir-faire. Dans le cadre du Partcours 11, le musée offre à son public une présentation renouvelée de ses collections en rendant accessible les richesses culturelles du patrimoine africain. La valorisation de ce patrimoine inestimable passe par le dialogue avec des créateurs du monde entier comme l’artiste Dieter Nuhr dont le travail est exposé au musée du 27 novembre au 17 décembre 2022.

Dieter Nuhr, né en 1960 à Wesel, en Allemagne, vit et travaille à Ratingen, Düsseldorf, Berlin et Sant Josep et est actif en tant qu’artiste sur différentes plateformes. Le travail de Nuhr s’articule autour des thèmes de l’étranger et de la familiarité, de la distance et de la proximité, de notre rapport au monde et de la manière dont nous nous en souvenons. Dans sa peinture numérique, basée sur des données photographiques qu’il traite de manière picturale à l’aide de pinceaux numériques qu’il a lui-même programmés, il combine d’innombrables couches qui mélangent et forment ce qu’il voit, pour finalement le rendre à nouveau visible sous forme d’apparition. Nuhr est un globe-trotter et utilise les images qu’il a collectées au cours de ses voyages pour créer ses tableaux.

 

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© Exposition Teg Bet Gestu Gi

Teg Bët Gëstu Gi : Exposition Ateliers de troubles épistémologiques

Du 21 mai au 21 juin 2022

Teg Bët Gëstu Gi attise la vie métamorphique des objets. Le musée, organisme rhizomatique et vivant, y affirme son potentiel de transformation, sa contribution à la métamorphose, au métabolisme, à de nouvelles potentialités. Espace de production d’œuvres, de connaissances, de nouveaux imaginaires, de spéculations pour l’avenir – qui réinterroge son histoire, ses méthodes, ses scénographies, ses usages, son rôle au sein de la cité –, il fait émerger des propositions invitant à réfléchir aux réalités contemporaines mais aussi au devenir des communautés, à leur action sur le futur. Cultivant des vitalités et des rencontres, il focalise l’attention sur des naissances.

Teg Bët Gëstu Gi – signifie en wolof voir ou toucher des yeux – la recherche. Réalisées – pour la plus grande partie d’entre elles – lors de résidences, les œuvres des artistes contemporains internationaux invité·es (Hervé Youmbi, Ibrahima Thiam, Uriel Orlow / Ariane Leblanc, Alioune Diouf, Patrick Bernier / Olive Martin / Ussumane Ca, Vincent Meessen, François Knoetze, Mamadou Khouma Gueye) se combinent aux collections historiques du musée Théodore-Monod d’art africain de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire de l’université Cheikh Anta-Diop à Dakar. Initié en 1936, pendant la colonisation, le projet de musée ethnographique consacré aux arts et traditions de l’Afrique de l’Ouest de l’Institut Français de l’Afrique Noire ne se concrétisa qu’en 1961 après l’indépendance du Sénégal. La vision de Léopold Sédar-Senghor privilégia alors un intérêt pour l’esthétique et la communication directe avec les objets afin de s’affranchir d’une recontextualisation scientifique intenable étant donné les conditions de collecte durant la période coloniale.

 

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© Exposition Teg Bet Gestu Gi